Dans L’Express, la journaliste Letizia Dannery retrace le parcours hors du commun de Germaine Kanova (1902-1975), photographe passée des studios londoniens aux zones de combat. L’article évoque l’exposition du musée national de la Marine à Port-Louis, qui réunit une cinquantaine de clichés, dont plusieurs inédits issus des archives de l’ECPAD.

Des portraits de la France libre aux images bouleversantes de la reddition de la poche de Lorient, l’exposition révèle une pionnière de la photographie de guerre, libre et audacieuse, dont les clichés constituent un témoignage majeur sur la Libération. Une mise en lumière rare pour une artiste longtemps restée dans l’ombre, à découvrir jusqu’au 4 janvier 2026 à la citadelle de Port-Louis.

“Mercredi 23 mai 1945. A l’extérieur de la citadelle de Port-Louis, dans le Morbihan, le moment est poignant. Des soldats de la Wehrmacht prisonniers achèvent d’exhumer un à un les 69 corps découverts par les forces armées françaises cinq jours plus tôt. Abattus par une rafale de mitraillettes au cours de l’hiver et du printemps 1944 sur l’ordre du général Düvert, le chef des garnisons allemandes locales, ces jeunes résistants bretons – le plus vieux avait 25 ans – ont été retrouvés yeux bandés, membres liés par du fil de fer, entassés pêle-mêle dans trois fosses. Germaine Kanova mitraille la scène, puis immortalise policiers, médecins et familles qui procèdent aux premières identifications.”

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