Bateau à vapeur de Jouffroy d’Abbans
Modèle construit par Jouffroy pour être présenté à l'Académie des Sciences, il est exposé à Paris
Bateau à vapeur ou pyroscaphe de Jouffroy d'Abbans © musée national de la Marine/P. Dantec
Modèle et maquette de machine
1784
Chêne, frêne, teck, buis, laiton
62 x 182 x 60
inventaire MnM 23 MG 1
Paris, palais de Chaillot
En 1783, un siècle après les expériences de Denis Papin, le français Claude Jouffroy d'Abbans remonte la Saône à Lyon à bord du Pyroscaphe. Ce prototype est mû par un système de roues à aubes avec transmission par crémaillère.
Le modèle conservé au musée de la Marine n'est pas la reproduction du bâtiment lui-même, mais un modèle ultérieur construit par Jouffroy (sur une coque différente) pour être présenté à l'Académie des Sciences, en vue de l’obtention d’un brevet. Sa réalisation est particulièrement soignée : coque en frêne et chêne bordée à clins, figure de proue représentant une tête de lévrier en buis.
Malheureusement l'Académie des Sciences lui interdit d'exploiter son invention à Paris, choisissant comme commissaire pour examiner le projet son contradicteur, Perier, dont les essais sur la Seine avaient lamentablement échoué.
Biographie
Jouffroy d’Abbans, Claude
Roche-sur-Rognon (Haute-Marne) 1751 – Paris 1832.
Dès sa jeunesse Jouffroy d’Abbans s’intéresse à la mécanique et aux machines à vapeur. Jeune officier, il est emprisonné en 1772 aux îles de Lérins (fort Sainte Marguerite) après une querelle avec un supérieur. Il met son enfermement à profit pour étudier les sciences. Libéré en 1774, il monte à Paris et collabore avec les frères Périer à un projet de machine à propulser les navires.
Il rentre à Abbans en 1778 où il élabore une nouvelle machine ; des rames articulées, mues par un moteur à vapeur, propulsent une barque. Il poursuit ses expériences et en 1783 lance sur la Saône le Pyroscaphe, long de 46m, dont les roues à aubes sont actionnées par une machine à deux cylindres. Incompris de ces contemporains, il émigre durant la Terreur. Rentré en 1795, il refuse de travailler pour Napoléon.
A la chute de l’Empire, il obtient enfin un brevet pour son « bateau-diligence», mais le coût des essais entraîne sa ruine. Jouffroy finit ses jours aux Invalides où il succombe à une épidémie de choléra.