Fragment de La Sémillante

Port-Louis

Fragment en bois sculpté issue de la frégate La Sémillante, vers 1840

Mesures : l. 38 cm, L. 93 cm, E. 17,5 cm

En 1855, la frégate de la Marine impériale la Sémillante (1827-1855), partie de Toulon pour la Crimée avec vivres et renforts, fait naufrage dans les bouches de Bonifacio (Corse) lors d’un ouragan. Ses quelque 700 hommes périssent tous.

Description

Construite aux chantiers de l’Arsenal de Lorient en 1827, La Sémillante, frégate de 1er rang, sera lancée qu’en 1841.

Elle navigue très peu jusqu’en 1854, date à laquelle elle rejoint la flotte qui opère en Baltique aux côtés de la marine anglaise.

En septembre de la même année, elle est transformée en transport de troupes, à l'arsenal de Brest. En janvier 1855, elle rejoint l’Arsenal de Toulon.

Le 14 février 1855, La Sémillante quitte Toulon, sous les ordres du commandant JUGAN, pour la Crimée, embarquant troupes, vivres et matériel. La France est alors en guerre contre la Russie.

Peu après son départ, le navire est pris dans une tempête qui tourne vite à l’ouragan. Parvenue au sud de la Corse, la frégate est en grande difficulté. Dans la matinée du 15 février, elle dérive sans voiles dans les bouches de Bonifacio, zone infestée de rochers et de brisants. Peu avant midi, la frégate vient se briser sur la Roche du Briquet à l’extrémité sud-ouest des îles de Lavezzi. La Sémillante sombre corps et biens. Aucun des 773 hommes à bord ne survit au drame. Dans les mois qui suivent, la mer rejette des corps par dizaine : 113 ne seront jamais retrouvés. Seuls le capitaine et un aumônier purent être identifiés.

Cette tragédie marque la France entière tant par son ampleur et sa soudaineté. Une messe sera même donnée à Notre-Dame de Paris, en présence de l’empereur Napoléon III, en mémoire des victimes.

Ce naufrage déclenche une véritable prise de conscience : ces victimes auraient pu être sauvées si des secours aussi simples que gilets et canot de sauvetage ou équipes à terre avaient existé : tout restait à créer.

« Encore sous l'impression du lugubre récit que je venais d'entendre, j'essayais de reconstruire dans ma pensée le pauvre navire défunt et l'histoire de cette agonie dont les goélands ont été seuls témoins.  »

Alfonse Daudet, L’agonie de La Sémillante
  • 1827 : début du chantier à Lorient
  • 1832 : arrêt du chantier faute de crédits
  • 1840 : reprise du chantier
  • 1841 : fin du chantier
  • 22 mars 1854 : armement définitif lors de la guerre de Crimée
  • 10 avril 1854 : La Sémillante appareille de Lorient pour Brest puis Cherbourg
  • 12 mai 1854 : Elle appareille de Cherbourg pour rejoindre l’escadre engagée dans la campagne de la Baltique.
  • 19 janvier 1855 : arrivée à Toulon
  • 14 février 1855 : appareille de Toulon, direction la Crimée
  • 15 février 1855 : La Sémillante sombre corps et bien au large des Îles Lavezzi

 

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