Le déluge universel, image d'épinal
C'est à Epinal qu'apparaissent au 17e siècle les premieres images gravée sur le bois, représentant des saints protecteurs.
Le déluge universel © musée national de la Marine/A. Fux
Anonyme
Le déluge universel
Image d’Epinal
Après 1789 ; avant 1822
Gravure sur bois aquarellée sur papier
32 x 41 cm
MnM 2012.22.35
C'est à Epinal qu'apparaissent au XVIIe siècle les premières images en xylographie, représentant généralement des Saints protecteurs, et c'est Jean-Charles Pellerin, un horloger, qui donna l'impulsion définitive à la fin du XVIIIe siècle à cet art populaire. Il l'étendit à toutes sortes de sujets profanes. Il enseigna le métier de la gravure sur bois à un soldat d'Empire, Reveillé, qui s’attacha à traduire ses souvenirs de campagne. Puis Reveillé forma François Georgin (1801-1863), dont la production fut très importante de 1819 à sa mort. Ces images n'étant pour ainsi dire jamais signée ni datée, il est difficile d'en préciser l'attribution.
Une seule illustration occupe la presque totalité du document. Au premier plan un groupe composé d'hommes, de femmes et d'enfants tentent d'échapper à la montée des flots. A l'arrière plan, apparaît un grand navire, l'arche de Noé. Sous l'illustration 2 colonnes de texte décrivent les événements.
La représentation du déluge figurant sur cette image d'Epinal est directement inspirée d'une plaque de majolique conservée au musée municipal Fréderic Blandin de Nevers (n° inv. NF 1363, plaque de faïence de grand feu polychrome, dernier 1/4 du XVIIe siècle, h. 31 x 42cm ). Les grands axes de la composition ont été conservés : un couple au premier plan s'accrochant à un arbre pour tenter de sauver un enfant, un jeune homme grimpé dans les branches du même arbre et au fond, déjà inaccessible, l'arche de Noé.Divers éléments ont en revanche été modifiés. Nombre de personnages ont ainsi été rajouté sur la planche d'Epinal. La composition de droite, un homme portant un vieillard et une femme soulevant son enfant à bout de bras sont la reprise à l'identique du tableau de Jean Baptiste Régnault (1754-1829) intitulé Le Déluge et conservé au Louvre (n° inv. 7380, présenté au Salon en 1789, h. 89 x 71 cm).
Une femme drapée debout tentant d'attraper la branche de l'arbre au centre a aussi été rajoutée. Par ailleurs, une île montagneuse située au centre de la composition à l’arrière plan a disparu de la planche d'Epinal.Ce type de représentation du déluge est caractéristique des artistes du XVIIe siècle (cf Antoine Carrache, Alessandro Turchi, Nicolas Poussin...).
La fourchette chronologique proposée s’appuie sur la date de présentation au Salon de la toile de Régnault en 1789 et reprise dans la composition ainsi que par la présence d'un tampon au revers d'un exemplaire identique conservé au MUCEM datant de 1822.