Le clin d’œil au titre de l’ouvrage d’Ernest Hemingway est, ici, une invitation. L’humanité a un rapport très ancien et complexe avec le milieu maritime. Le littoral constitue une zone à part d’entre deux, pas tout à fait celle de la mer et déjà plus celle de la terre. Il constitue ce point unique d’où, selon le point de vue, on observe le large ou à l’inverse cet horizon que l’on cherche à rejoindre quand on est en mer. Et il n’est pas immuable. Au fil des millénaires d’histoire, il a évolué. Le trait de côte bouge, et désormais de manière accélérée sous l’effet du réchauffement climatique. Les tempêtes font surgir les vestiges de manière inopinée et parfois brutale. La remontée des eaux contribue à ennoyer des sites qui se trouvaient à terre. Les archéologues se sont emparés du sujet face à la multiplication des découvertes fortuites, des situations d’urgence, à l’évolution des approches scientifiques mais aussi des préoccupations sociétales sur le sujet. Le littoral et son patrimoine archéologique sont des biens communs non renouvelables, dont l’étude et la conservation relèvent de missions archéologiques des professionnels, mais qui ne sauraient se réaliser hors d’une concertation avec les décideurs politiques et sans échanges avec les citoyens. 

Cette conférence du cycle « Archéologie dans la Cité », porté par CY Cergy Paris Université avec plusieurs partenaires, réunit ces acteurs pour un dialogue autour de questions touchant directement le littoral et l’estran, avec un focus sur la Bretagne et l’emblématique secteur de Carnac, mais aussi une ouverture sur les Antilles où le sujet se pose de manière différente. La modification du trait de côte, les découvertes de restes humains, la vulnérabilité de ce patrimoine littoral, le renforcement des coopérations interinstitutionnelles et pluridisciplinaires, la question des responsabilités collectives ou individuelles, celle des gouvernances seront autant de thèmes abordés par trois intervenants impliqués au quotidien dans cette archéologie du littoral. 

Olivier Lepick : Maire de Carnac depuis 2014, il est président de l’association Paysage de Mégalithes qui porte la candidature de l’inscription des mégalithes au Patrimoine mondial de l’Unesco. 

Fréderic Leroy :  Archéologue, conservateur en chef du patrimoine, directeur scientifique et directeur adjoint du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM), il est spécialisé dans le domaine de la Préhistoire récente, en particulier entre terre et mer dans les contextes terrestres submergés. 

Elena Paillet : Conservatrice en chef du patrimoine à la DRAC Bretagne, elle est à la tête du Service régional de l’archéologie depuis 2024. Préhistorienne de formation, ses recherches portent sur les comportements symboliques des périodes anciennes. Elle codirige également des opérations archéologiques.

Ce cycle, créé en 2021 par Anne Lehoërff (Professeur des universités, CY Cergy Paris Université), se déroule dans le cadre d’un partenariat d’institutions investies dans le domaine du patrimoine et de l’archéologie. Trois conférences ont lieu par an : autour de thématiques variées, elles interrogent la place qu’occupe l’archéologie dans la société. Musée d’Archéologie Nationale et Domaine de Saint-Germain-en-Laye, Musée de l’Homme, Institut national du patrimoine (INP) le Musée du Quai Branly – Jacques Chirac et le musée national de la Marine. 

Pour en savoir plus : https://archcite.hypotheses.org/