Promenade en Yole

Paris

Ferdinand Joseph Gueldry
1906

Huile sur toile
H. 46 cm ; l. 61 cm
2001.17.1

Distraction, art, luxe, loisir ou sport : la navigation de plaisance a de multiples facettes. En France, sa pratique se développe au début du XIXe siècle dans le sillage des Britanniques. Canotiers parisiens descendant la Seine ou régatiers en mer, nombreux relèvent des défis, à l’aviron ou à la voile, sur une grande diversité d’embarcations légères. Clippers, yoles, skiffs, norvégiennes ou encore périssoires viennent ainsi peupler la Seine, pour le plus grand plaisir des journalistes, des écrivains et des artistes.

Les plaisirs de l’eau

Au XIXe siècle, l’exercice physique et les loisirs se développent chez les citadins, qui consacrent leur temps libre sur les voies d’eau autour de la capitale. L’activité nautique, favorisée par le chemin de fer et plus tard saisie sur le motif par les peintres impressionnistes, connaît beaucoup de succès et devient un véritable art de vivre.

Sur la Seine, malgré l’installation d’un mât et d’une voile de fortune, les barques traditionnelles à fond plat ne suffisaient plus à créer l’illusion maritime. Les plus experts et les plus argentés des plaisanciers décidèrent, dans les années 1840, d’importer du littoral normand des canots, embarcations de service des ports et des navires. Cet acte fut un essentiel, car la promenade fluviale à Paris se donna ainsi des voiles et un nom : le canotage.

Une culture nouvelle

A la promenade en canot s’associaient un certain nombre d’activités festives propres à la culture populaire des guinguettes, alors que se développait en parallèle un canotage « sérieux », conçu comme la pépinière patriotique et sportive des nouveaux espoirs de la Marine. Le canotier et surtout la canotière devinrent de nouveaux « types » de Parisiens, des physionomies à la mode qui ornaient la couverture des revues illustrées à bon marché.

Le peintre Ferdinand Gueldry contribua au développement de cette iconographie. Lui-même membre de la Société nautique de la Marne de Joinville-le-Pont, il remporta, avec son frère Victor, de nombreuses courses. Dans son atelier de Bry-sur-Marne, il reproduit sur la toile les scènes de vie entourant cette pratique, jouant des reflets de l’eau pour donner une évocation quasi impressionniste des bords de Marne.

Oeuvres phares dans nos musées

Les oeuvres incontournables à voir lors de votre visite au musée national de la marine à Brest, Paris, Port-Louis, Rochefort, Toulon.