Machine à vapeur de la corvette à roues le Sphinx

La révolution industrielle, au XIX^e siècle, marque l’avènement de la machine à vapeur qui bouleverse le transport maritime : pour la première fois, le navigateur n’est plus entièrement dépendant des aléas du vent, et peut compter sur une force de propulsion autonome. La maquette de la machine à vapeur du Sphinx est un jalon important de cette période riche d’inventions et de progrès techniques. Elle fait partie des modèles réduits de machines fabriqués par l’atelier des modèles de l’arsenal de Rochefort, destinés aux ateliers d’apprentissage des chantiers navals.

Le Sphinx est le premier navire à voile et à vapeur régulier de la Marine française, construit en 1829 à l’arsenal de Rochefort par l’ingénieur Jean-Baptiste Hubert. L’utilisation de la vapeur lui permet, en 1833, de remorquer le Louxor jusqu’à Paris ; navire spécialement conçu pour transporter l’obélisque de Louxor des rives du Nil jusqu’à la place de la Concorde.  D’une puissance de 160 chevaux, sa machine à vapeur fut construite par une entreprise de Liverpool, W. Fawcett : les Anglais étant alors les grands producteurs de chaudières et de machines à vapeur. Cette machine à balancier actionnait deux grandes roues à aube sur le côté bâbord et tribord de la coque, permettant au navire d’atteindre une vitesse constante d’environ 7 nœuds (soit 12 km/h). Les machines à vapeur marines se différenciaient des machines terrestres, notamment des locomotives, par la présence d'un condenseur qui permettaient de recycler la vapeur produite en utilisant l’eau de mer.