Espagne. Côte, plage et mer souillées.

Paris

Emmanuel ORTIZ
2002 (tirage Diamantino labo photo 2017)

Tirage photographique sur papier baryté
H. 60 cm, l. 50 cm
2017.24.3.

Lorsque le Prestige fait naufrage en novembre 2002, le fioul qui s’échappe son épave souille les côtes portugaises, espagnoles et françaises. Le photographe Emmanuel Ortiz décide alors de réaliser un reportage traitant autant des effets de la marée noire sur les côtes que de la réaction des populations face à cet événement. Pendant environ un mois, il sillonne les plages en trois points : côte de Galice en Espagne, Pays Basque et bassin d’Arcachon en France.

Une diversité de points de vue

Les différents lieux choisis par Emmanuel Ortiz pour ses prises de vue soulignent à quel point les catastrophes environnementales, et les sinistres qui en découlent, sont des problèmes qui dépassent les frontières des états. Le photographe capte, ici et là, le portrait de femmes et d’hommes œuvrant à la dépollution du littoral. Il s’agit de volontaires, majoritairement, encadrés par l’armée ou par les services de secours. Ils retirent le fioul échoué sur les plages ou flottant en mer, à l’aide d’outils souvent rudimentaires – le déséquilibre entre les moyens disponibles et l’immensité de la tâche saute parfois aux yeux. Emmanuel Ortiz souligne aussi, comme sur cette photographie, les dégâts causés par cette pollution sur les écosystèmes, apportant sa contribution à un registre d’images tristement familières depuis les années 1970, celui des marées noires.

Une série emblématique du travail du photographe

Photojournaliste indépendant depuis les années 1980, Emmanuel Ortiz s’intéresse à la question environnementale, notamment sous le prisme des accidents climatiques et des désastres écologiques. Il travaille majoritairement en noir et blanc. Dans la sélection de clichés retenus par le musée, ce choix de palette chromatique accentue le contraste entre la pollution causée par la marée noire et le milieu qu’elle touche. Ainsi, sur cette photographie, dont la surface est largement occupée par du mazout luisant, la différence entre les roches d’un noir profond et l’écume de l’océan, blanche et aérienne, qui se forme contre elles, est saisissante.

Depuis le milieu du XXe siècle, l’intensification du transport maritime d’hydrocarbures augmente le risque de déversement accidentel. À la suite des marées noires provoquées par les naufrages de l’Amoco Cadiz (1978) ou de l’Erika (1999), celle engendrée par le Prestige (2002) accélère la prise de conscience écologique et le renforcement de la sécurité maritime en Union Européenne. Aujourd’hui, si le nombre de naufrages a diminué, le nombre d’accidents reste important du fait de l’augmentation du trafic maritime mondial.

  • 19/11/2022 Le Prestige se brise en deux et coule
  • 77 000 tonnes De fioul chargées par le Prestige
  • 2 600 km De côtes polluées par le naufrage du Prestige

Oeuvres phares dans nos musées

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