Épée d'honneur du capitaine Pierre Anguier (1715–1787)

Paris

Gaspard Certain (?–?), fourbisseur, Charles Le Bastier (17..–après 1783), orfèvre, Maison Commune des orfèvres de Paris
1745–1746

Argent, fer et cuir
H. 6,8 cm, L. 83 cm, m. 7,8 cm
2012.9.1

Cette épée d’honneur fut décernée, sur ordre du roi Louis XV, au capitaine corsaire Pierre Anguier (1715-1787), de Dunkerque. Elle lui fut remise le 30 avril 1746 en reconnaissance de faits d’armes et services rendus à la couronne lors d’une mission secrète très particulière visant à porter secours au prince anglais catholique Charles Édouard Stuart.

Guerre de course et récompense

Stratégie trouvant son apogée au XVIIe siècle, la guerre de course est une activité officielle décidée par le roi : des capitaines civils sont autorisés par des lettres de marque royales à s’attaquer aux navires ennemis pendant un conflit. Leur cible principale est la marine marchande, afin de déstabiliser les échanges commerciaux du pays adverse. Ces capitaines – appelés « corsaires » – recherchent avant tout la cargaison ennemie ou une rançon. Ils naviguent sur des navires de taille modeste mais rapides, comme les chébecs ou les bricks. Les combats sont rares, s’opèrent souvent par surprise et, après un tir nourri, se terminent par l’abordage au grappin.

En récompense de leurs services, le roi peut décerner aux corsaires victorieux des biens, des titres de noblesse ou des armes de prestige. Ainsi les épées d’honneur en métal précieux, façonnées et décorées par un orfèvre, sont des objets de gloire portés lors de toute rencontre officielle en mer ou à terre. L’épée du capitaine Anguier porte la marque deux artisans, Gaspard Certain à Dunkerque et Charles le Bastier à Paris, ainsi qu’un riche décor gravé. Le pommeau est orné d’un soleil rayonnant sur chaque face et la poignée d’une voile ciselée avec les inscriptions « VIRTUTIS NAUTICAE » et « PRAEMIUM », signifiant « récompense ».

Un exemplaire rare

Avant cette acquisition en 2012, le musée national de la Marine ne conservait aucune arme d’honneur : il existe très peu d’armes dont l’appartenance à des corsaires est attestée et les épées d’honneur de marine sont extrêmement rares, trois exemplaires seulement sont à ce jour connus.

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