Le modèle de la Thétis

Rochefort - Ancienne école de médecine navale

Modèle de la frégate la Thétis, du voyage de Hyacinthe de Bougainville.

Modèle d’époque Restauration
1er quart du 19e siècle
Bois, fibres végétales, métal, textile

De 1824 à 1826, la frégate Thétis effectue un voyage de découverte autour du monde sous les ordres du capitaine de vaisseau Hyacinthe de Bougainville. Aujourd’hui exposé à l’Ancienne école de médecine navale, son modèle rappelle le rôle joué par les officiers de santé formés à Rochefort dans les voyages d’exploration scientifique.

Une carrière marquée par un voyage autour du monde

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Proue du modèle de la Thétis
Musée national de la Marine © Romain Osi

De 1824 à 1826, la frégate la Thétis, accompagnée de la corvette l’Espérance, effectue un voyage de découverte autour du monde. L’expédition est menée sous les ordres du capitaine de vaisseau Hyacinthe de Bougainville (1781-1846), fils du célèbre explorateur qui réalise la première expédition officielle française autour du monde, de 1766 à 1769. Le voyage est relaté dans le Journal de la navigation autour du globe de la frégate la Thétis et de la corvette l'Espérance, pendant les années 1824, 1825 et 1826, publié par ordre du Roi (Paris, 1837).

La frégate participe ensuite à l’expédition d’Alger en 1830. Elle est reconvertie en navire de transport, puis en école de mousses. Rayée des listes en 1853, elle est rebaptisée Lannion avant d’être démolie en 1866.

Rochefort et les voyages d’exploration scientifique

Exposé à l’Ancienne école de médecine navale, le modèle de la Thétis rappelle aujourd’hui le rôle joué par les officiers de santé formés à Rochefort dans les voyages d’exploration scientifique.

Des années 1760 jusqu’au milieu du 19e siècle, la Marine organise et finance en effet des expéditions autour du monde afin de le décrire dans toute sa diversité. À partir du début du 19e siècle, les scientifiques embarqués doivent aussi être des marins et des militaires. Les officiers de santé issus de l’École de médecine navale répondent à cette double exigence. Présents jusqu’ici comme médecins à bord des navires de guerre, leur formation les rend compétents pour assumer ce nouveau rôle.

 

Un exemple de standardisation des navires

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Le modèle de la Thétis, vue de bâbord
Musée national de la Marine © Romain Osi

La Thétis donne son nom à la classe de frégates de second rang, de 800 tonneaux, réalisées sur les plans de 1781 de l’ingénieur constructeur Jacques-Noël Sané. Elle était dite « de 18 » car elle était armée de canons de calibre 18 (tirant des boulets de 18 livres).

L'armement était de 28 canons de 18 livres, 14 caronades de 24 et 2 caronades de 8. En 1829, son armement a été augmenté de 28 canons de 18 livres, 16 caronades de 24 et 2 caronades de 18.

Buste de Jacques-Noël Sané

Jacques-Noël Sané (Brest,1740 – Paris,1831)

Élève de Duhamel du Monceau à l’École de Paris en 1765, Sané que l’on surnommera plus tard “ le Vauban de la Marine ” présente déjà de grandes dispositions en architecture navale.

Ingénieur-construteur en 1774, il réalise d’excellents vaisseaux, comme l’Annibal, qui se conduisent parfaitement lors des campagnes de la guerre d ‘Amérique. Remarqué et soutenu par Borda et le ministre de la Marine, Sané remporte, entre 1782 et 1787, les trois concours pour l’adoption des plans type des vaisseaux de 74, 80 et 118 canons, conduisant à l’uniformisation de la construction navale militaire. Membre de l’Académie royale de Marine en 1786, Sané devient directeur du port de Brest en 1793. Concepteur exceptionnel, dont les plans de navires inspirent déjà les Marines européennes, il sait être suffisamment apolitique pour traverser tous les régimes.

Inspecteur général du Génie maritime de 1800 à 1817, membre de l’Institut, baron d’Empire, grand officier de la Légion d’honneur, Sané aura laissé son empreinte sur l’ensemble de l’architecture navale française entre le dernier tiers du XVIIIème siècle et la fin de la marine à voiles vers 1850.