Intérieur du port de Marseille, Joseph Vernet

Le 27 septembre 1753 Louis XV commande à Vernet la série des Ports de France, il commence le 16 octobre. Exposé à Paris

L'Intérieur du Port de Marseille, vu du Pavillon de l'horloge du Parc © musée national de la Marine/A. Fux

Dépôt du département des peintures, musée du Louvre (Inv. 8 294)

Joseph Vernet (1714 - 1789)
1754
Huile sur toile
165 x 263 cm
N° inventaire MnM 5 OA 3 D
Exposé Paris, palais de Chaillot

 

Après avoir longtemps vécu en Italie, Vernet s’installe à Marseille en 1753. Or, si la ville est riche et dynamique, elle est loin du rôle de capitale artistique. Vernet comprend qu'il ne saurait trouver là une clientèle suffisante. Dès juillet, il part pour Paris où, le 23 août, il est reçu à l’Académie royale de peinture. Le 27 septembre, il reçoit de Louis XV la commande de la série des Ports de France.

INSTRUCTIONS OFFICIELLES

« […] un tableau concernant le port avec la quantité considérable de bâtiments de commerce de toutes espèces et de toutes nations qui s'y trouvent continuellement... »

Le 16 octobre, Vernet est de retour à Marseille et se met à la tâche.
Moins d'un an plus tard, le 29 septembre 1754, il part pour Toulon. Les deux vues du port de Marseille sont exposées au Salon de 1755.

L'ARCHITECTURE DU PORT

La vue est prise du haut du pavillon de l’Horloge dominant l'actuel quai des Belges. Devant, s'étale le bassin du vieux port, fermé à droite par la tour du fort Saint-Jean. Des voiliers encombrent le quai et les mâtures dissimulent la plupart des façades. Vernet a toutefois pris soin de dégager celle de l'hôtel de ville, aux frontons triangulaires et son médaillon sculpté par Pierre Puget (1620 – 1694). De l'autre côté de la passe, large de quarante mètres, se dresse la butte de la « Tête de More », à l'emplacement de l'actuel parc du Pharo.
Au premier plan, plongée dans l'ombre, se situe la façade de l'arsenal des galères, véritable ville dans la ville. En réalité, il ne reste plus alors à Marseille que onze galères car, depuis 1748, Toulon détient la suprématie en matière de marine militaire.

UN PORT DE COMMERCE INTERNATIONAL

En revanche, Marseille demeure le premier port de commerce de France. La quantité de navires amarrés n'est sans doute guère exagérée par Vernet ; certaines années, jusqu'à deux mille bateaux de commerce transitent dans le port.
Les orientaux, qui semblent tous porter des costumes turcs, sont nettement reconnaissables. Marseille entretient d'excellents rapports avec la Sublime Porte, et détient le monopole des échanges avec les pays sous domination ottomane, de l'Egypte à la Grèce. Marseille commerce également avec les Echelles de Barbarie, c'est-à-dire la Libye et l'Afrique du Nord, ainsi que l'Italie et l'Espagne.

LES PETITS  MÉTIERS

Sur le quai un navire débarque du blé, car la Provence, faible productrice de céréales, en importe du sud de l'Italie et du Levant. Près du bateau, un homme crible le grain. Il appartient à la corporation des "gabeleurs-jurés", chargés par la ville du triage des produits pouvant contenir des impuretés.
Vernet représente d'autres métiers liés à la vie du port, comme les peseurs. Placés sous la protection royale, ils ont le droit de porter l'épée. L'un d'eux, en veste rouge, apparaît sur la gauche. Les portefaix, pieds nus, également nommés "gagne-deniers", détiennent le privilège du transport des marchandises embarquées ou débarquées.
A gauche, un homme vêtu de noir, mais portant manches de dentelles, surveille le marquage d'un ballot. A droite du groupe de turcs, un autre homme, vêtu de façon similaire, vérifie les attaches d'un paquet de toile. Ils pourraient appartenir à la chambre de commerce, laquelle jouait le rôle d'intermédiaire entre le pouvoir royal et les Echelles.
Derrière les orientaux, un homme passe, portant un thon sous le bras. La corporation des pêcheurs compte alors deux cent soixante quatre bateaux et où travaillent deux mille hommes.

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