^{Douvres, 29 septembre 1853 - Folio 4 verso
Journal du Prince de Joinville 1853-1854 / [Joinville]. - 1854-1958}

^{© Musée national de la Marine/P.Dantec}

François d’Orléans, prince de Joinville est né à Neuilly le 14 août 1818. Il est le troisième fils de Louis-Philippe. Il embrasse très tôt une carrière maritime à laquelle il se consacre pleinement. Il participe ainsi aux grandes actions navales de son temps telles que la bataille de Saint-Jean d’Ulloa (1838), la campagne de Mogador, et surtout le retour des cendres de Napoléon depuis l’île de Sainte-Hélène (1840). Si ses textes évoquent avec émerveillement les beaux voiliers sur lesquels il navigue, son esprit novateur soutient et encourage la marine de l’avenir, en l’occurrence la marine à vapeur. Dans ce domaine, il défend dès le départ le projet de vaisseau présenté par l’ingénieur Dupuy de Lôme qui sera finalement accepté en 1847. En 1848, lorsque la révolution détrône son père, il se voit contraint à l’exil. Il quitte la France qu’il ne regagnera que 22 ans plus tard. Son parcours le mène à travers différents pays d’Europe puis enfin aux Etats-Unis où son fils doit entrer à l’École navale. Toujours soucieux de servir son pays, il propose ses services à Napoléon III dans la Guerre de Sécession mais ce dernier les refuse.

Parallèlement à son action militaire et politique, François d’Orléans est un personnage cultivé, érudit et surtout doté d’une grande sensibilité humaine et artistique. Dessinateur et aquarelliste de talent (il fut l’élève de Théodore Gudin et d’Ary Scheffer), il ne quitte pas ses carnets de croquis. Les illustrations qui ponctuent le texte, mais aussi la mise en page et la graphie de ses journaux, témoignent d’ailleurs d’une sensibilité très fine et d’un talent artistique évidents. Les journaux manuscrits du prince de Joinville conservés à la bibliothèque du Musée national de la Marine forment un ensemble de six volumes couvrant la période allant de 1835 à 1857. Ils sont l’ébauche de Vieux souvenirs, l’ouvrage qu’il publie en 1894, à la fin de sa vie – il meurt en 1900 – mais qu’il interrompt volontairement à la date fatale de 1848.

Bibliothèque du musée national de la Marine, J3305 à 3309, J3755
Don Madame Lebesgue