Epée d'honneur du corsaire Pierre Anguier
Epée d'honneur du corsaire Pierre Anguier © musée national de la Marine/A. Fux
Epée d'honneur du corsaire Pierre Anguier
Monture en argent ciselé, poinçon de la Maison Commune (des orfèvres) de Paris pour 1745
Lame en métal gravé, signée Gaspard Certain, fourbisseur à Dunkerque
1745-1746
Fourreau en cuir, fin du XIXe siècle
MnM 2012.9.1
Achat en vente publique
Cette rarissime épée d’honneur fut décernée, sur ordre du roi Louis XV, au capitaine corsaire Pierre Anguier (1715-1789), de Dunkerque. Elle lui fut remise par le comte de Maurepas, ministre de la Marine, le 30 avril 1746 en reconnaissance de faits d’armes et services rendus à la couronne lors d’une mission secrète très particulière.
Au début de l’année 1746, en pleine guerre de Succession d’Autriche, le roi de France a requis le corsaire Pierre Anguier pour une mission de confiance. Il s’agit, dans le cadre de la lutte contre l’Angleterre, de porter secours au prince catholique Charles Édouard Stuart, prétendant aux couronnes d’Écosse et d’Angleterre.
À la tête de quelques navires, le capitaine Anguier doit acheminer jusqu’en Écosse argent, poudre, munitions et troupes. Grâce à sa ruse et à sa vigilance, l’expédition, extrêmement périlleuse, est une réussite. Sur place, le corsaire est chargé de former un corps d’artilleurs écossais puis d’effectuer un coup de main contre l’armée anglaise. Le retour en France, avec des prisonniers anglais, s’avère épique !
Ce succès et cette audace valent à Pierre Anguier d’être distingué par une épée d’honneur.
Les épées d’honneur, armes de prestige en métal précieux et richement décorées, étaient toujours réalisées par des orfèvres. Objet de gloire, auréolant le marin d’un prestige inouï, l’arme était portée lors de toute rencontre officielle en mer ou à terre.
Le musée national de la Marine ne conservait jusqu’à présent aucune arme d’honneur. Les épées d’honneur de marine sont, en effet, extrêmement rares puisque trois exemplaires seulement sont connus à ce jour. Il existe très peu d’armes dont l’appartenance à des corsaires est attestée ; celle-ci est restée dans la famille Anguier jusqu’en 2005.