8 h30, c’est l’heure où les premiers agents arrivent au musée. Transit de froid, tirant la lourde porte de la Conservation qui mène à l’accueil administratif du musée, chacun s’ébroue en saluant le veilleur de nuit qui finit son “quart”. Sophie, l’hôtesse d’accueil prend place au standard et répond au premier coup de fil de la journée : “Pour les livraisons, il faut faire le tour par les jardins du Trocadéro”. Emmitouflée dans son écharpe de laine, elle grogne contre les courants d’air qui envahissent les hauts couloirs. A la machine à café on échange des “ça va” de circonstance avant de rejoindre bureau ou atelier. “Votre badge doit être visible par nos équipes de sûreté” précise Sophie à l’équipe de transporteurs qui s’apprête à rejoindre les salles. “Il y a tellement de prestataires extérieurs et de nouvelles têtes, que l’on doit être strict sur le port du badge” confie l’hôtesse d’accueil. Au bout d’une heure le calme est revenu, quelques retardataires rejoignent furtivement leur bureau.

Dans un espace qui fut parfois dédié aux petites expositions temporaires, restaurateurs et techniciens extérieurs ont pris leur quartier. Sur chaque table un objet ; maquette, instrument de navigation, uniforme, tableau, devant lequel s’affaire un membre de l’équipe.

Un bruit familier d’aspirateur vient des salles proches, le dépoussiérage d’une sculpture commence devant l’imposante Réale. Nouveau regard dans la salle de l’équipe externe, un objet capte l’attention, un séchoir manipulé par une technicienne, il permet d’assembler par sa chaleur les mousses qui viendront servir de plateaux ou de calages aux objets ayant besoin d’un conditionnement spécifique pour faciliter leur manipulation et limiter les vibrations lors du transport.

 

Au détour d’un couloir, on aperçoit les transporteurs s’apprêtant à décrocher un tableau de grand format, la tension est palpable, chaque mouvement d’œuvre est unique. Lise, la régisseuse du musée veille au bon déroulement de l’opération, elle scrute chaque vibration de l’œuvre, chaque mouvement un peu brusque. Une fois l’œuvre en caisse, l’équipe peut à nouveau respirer, avant de démarrer une autre opération.  Il est 10h, la journée ne fait que commencer.

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