Coup de vent en rade d’Alger

Port-Louis

Esquisse (préparatoire) pour le tableau, Coup de vent sur la rade d'Alger, 1831

toile (peinture à l'huile)
Mesures
H. 50 cm, L. 61,2 cm, P. 1,8 cm
H. 56 cm, L. 66,8 cm, P. 3,6 cm (cadre)

Ce tableau préparatoire réalisé pendant la campagne d’Algérie par Théodore Gudin témoigne de l’important coup de vent subi le 7 janvier 1831 par la Marine française dans la rade d’Alger.

Description

En 1823, Théodore Gudin assiste impuissant à la noyade de son frère lors d’un naufrage sur la Seine. Profondément marqué par cet événement tragique, il est l’un des fondateurs de la Société centrale de sauvetage des naufragés dont il deviendra vice-président en 1865. Nommé peintre de la Marine royale en 1830, il embarque la même année pour la campagne d’Algérie avec les peintres Isabey et Langlois et, crayon à la main, suit les troupes françaises pour illustrer les moments forts de la conquête : l’attaque d’Alger, l’explosion du fort de l’Empereur…

Le 7 janvier 1831, la flotte française subit un important coup de vent : vers 9 heures du matin, des troupes sont transportées sur deux petits navires de guerre méditerranéens, appelés chebecs, en direction de la frégate de soixante canons La Syrène, lorsqu’un coup de vent pousse les embarcations vers la côte. Gudin réalise alors une esquisse retraçant l’événement : dans ce tableau de petit format, un des chebecs est situé au centre de l’œuvre alors que le deuxième est à peine esquissé. Les visages des marins à l’avant du bateau ne sont représentés que par quelques touches de couleurs pures alors que, à l’arrière, les marins sont détaillés avec plus de précision dans des postures que l’on retrouve dans le tableau final. Mais le plus remarquable est la force avec laquelle Théodore Gudin a dépeint la mer déchaînée et le ciel d’orage, en s’appuyant sur une palette complexe de couleurs vives et sur un jeu savant de clair-obscur. Ce tableau préparatoire donnera lieu à une œuvre de grand format présentée au Salon de peinture et de sculpture au musée du Louvre en 1835 et contribuera à la renommée de Gudin. Une œuvre qui est conservé au musée national de la Marine est sera exposée dans le nouveau parcours du musée au Palais de Chaillot.

« J’avais été marin. J’étais peintre de marine. J’estime que la peinture de marine forme un genre très distinct qui nécessite des études spéciales. Pour peindre la mer, il faut avoir navigué. Ce n’est qu’après avoir vécu la vie des gens de mer qu’un peintre de marine apprend son art.  »

Théodore Gudin, Souvenirs du baron Gudin, 1921, p.33-34
  • 1802 : naissance à Paris
  • 1823 : mort de son frère lors d’un naufrage sur la Seine
  • 1830 : nommé peintre de la Marine Royale
  • 1835 : Salon de peinture et de sculpture au musée du Louvre et présentation du tableau Coup de vent en rade d’Alger
  • 1841 : promu officier de la Légion d’Honneur
  • 1857 : promu commandeur de la Légion d’Honneur
  • 1865 : vice-président de la Société centrale de sauvetage des naufragés
  • 1880 : mort à Boulogne-Billancourt
Portrait de Théodore Gudin par Couveley

Théodore Gudin

Il est avec Louis-Philippe Crépin, l’un des deux premiers peintres de la Marine.

Théodore Gudin est né à Paris le 15 aout 1802.

A 17 ans, Théodore Gudin abandonne ses études et part pour New York où il embarque sur un stationnaire chargé de la surveillance de la pêche à la morue sur les bancs de Terre-Neuve. Il y découvre la dureté de la vie en mer. Trois ans plus tard, riche de cette expérience, Gudin rentre en France, et comme son frère Louis, devient peintre.

Rapidement, Gudin et son travail sont remarqués, ce qui lui vaut plusieurs commandes. Son gendre, dans son livre Souvenirs publié en 1921, dresse de lui le portrait d’un artiste courtisan, familier des têtes couronnées de l’Europe entière.

Son œuvre prolifique, aborde aussi bien de pures marines comme des scènes de naufrages, tempêtes et que des scènes d’histoire contemporaine.

Gudin sera fortement affecté par la mort de son frère Louis en 1823 lors d’un naufrage sur la Seine. Il participera à la création de la Société centrale de sauvetage des naufragés en 1864 et en deviendra le vice-président.

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