Exposition dans les mailles du filet © musée national de la Marine/A.Fux
Granville, Départ des Terre-neuvas, [1900-1910]. Lucien Rudaux (1847-1947) © Conseil général de la Manche, arch. dép.,
De St Malo, Marie-Ange Guérin a pris la mer par envie de partir loin de sa campagne, de ses terres, de s’exiler, voir un ailleurs. Peut-être que son frère armateur l’a guidé dans ce choix ? ? Il n’était pas un paysan, pas né pour « La terre ». Après avoir faits ses armes sur le cuirassé Ernest Renan, puis scaphandrier, Marie-ange était près à reprendre encore la mer, mais autrement. Pourquoi vouloir aller sur les bancs de Terre-neuve ? Sans faire de misérabilisme, pourquoi ce choix du froid, de cette vie laborieuse ? Peut-on répondre à cette question d’ailleurs….
Une campagne, puis deux….Le même cérémonial à chaque fois, le quai de St Malo dans le froid, des adieux déchirants, un prêtre qui bénit l’équipage, le bateau et ses doris.
Il quitte Marie-louise sa femme, sa « Gaud∗ » qui tenait commerce, bar épicerie où à l’époque on servait des « petits blanc », on vendait des rubans et des bonbons exhibés aux enfants dans des bocaux de verre.
Il a aussi quitté ses deux filles, 4 ans et 2 ans pour une nouvelle campagne. Au retour, il leur ramène de gros « poupards ». Merveilleux souvenirs de petites filles ! Ces filles savent déjà bien qu’à Terre-Neuve on pêche la morue sur des petites embarcations légères, les doris, parce que Marie-Ange est patron de doris.

Lors de l’embarquement sur le trois-mâts barque, l’Immaculée Conception, il quitte encore Marie-Louise, mais promet que ce sera peut-être la dernière campagne. Le 16 avril 1930, il est de quart, il disparaît en mer emporté par l’Océan.
∗Gaud, héroïne du roman de Pierre Loti, amoureuse de Yann.
Pierre Loti à retrouver sur le blog
Paimpol, les veuves de marins et Pierre Loti
Pierre Loti, le romancier à la triste morue
B.Chéhu-Souvignet